A l’occasion de la Journée internationale des femmes, le CIHEAM entend rappeler le rôle essentiel des femmes pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les revenus des communautés rurales et pour contribuer aux transitions vers une agriculture plus durable et résiliente notamment à travers la recherche, les entreprises intelligentes et vertes.
Les faits montrent que lorsque les femmes bénéficient d’un accès égal aux ressources, aux opportunités de revenus, à l’éducation et à la protection sociale, d’une part, la production agricole et la disponibilité alimentaire augmentent, et d’autre part, la pauvreté et la faim diminuent. Les écarts importants qui subsistent et les obstacles auxquels les femmes sont encore confrontées pour développer leur plein potentiel doivent être abordés dans un souci d'équité, de respect des droits humains et également pour contribuer à une croissance durable et plus juste.
Les femmes représentent 43 % de la main-d’œuvre agricole mondiale. Si une tendance à la féminisation est observée dans les secteurs agroalimentaires, de fortes disparités subsistent notamment en termes de salaires, de participation et d'accès aux ressources (terre, eau, matériel, finances…). En Europe, seulement 28 % des exploitations agricoles sont gérées par des femmes, tandis que dans certains pays d'Afrique du Nord, seules 4 % des femmes ont une immatriculation foncière agricole.
En partie à cause des migrations des hommes, les femmes restent souvent les seules à fournir un travail dans des fermes et des terres qu'elles possèdent rarement et pour lesquelles elles ne prennent pas les décisions importantes. Les femmes sont souvent responsables du travail invisible et non monétaire, elles sont plus susceptibles de travailler dans le secteur informel ou ne sont pas reconnues comme agricultrices. Sans statut ni reconnaissance légale, les femmes se retrouvent privées de droits sociaux et deviennent invisibles dans la collecte de données et les analyses pourtant nécessaires aux évolutions des politiques publiques. Cette situation les empêche également de bénéficier pleinement des activités de renforcement des capacités et des programmes de formation.
Les travaux ménagers des femmes et la part des revenus qu’elles y consacrent, par rapport aux hommes, limitent également leur capacité de développement socio-économique. En conséquence, les femmes sont confrontées à de plus grandes difficultés pour accéder aux intrants, aux services, aux organisations rurales, aux infrastructures de production et aux technologies. Cela place les femmes dans une position de plus grande vulnérabilité face aux impacts du changement climatique, à l’insécurité alimentaire et au manque de ressources essentielles.
Le CIHEAM s'engage en faveur de l'autonomisation des femmes dans le monde rural et dans les systèmes alimentaires à travers ses activités de recherche, de coopération et de développement. Cet engagement est aussi reflété par les Plans Égalité Femmes-Hommes mis en œuvre au sein du Secrétariat Général et dans ses 4 Instituts Agronomiques. Visant à garantir un environnement de travail respectueux de l’égalité des sexes, les plans abordent les questions de discrimination et d’égalité d’évolution de carrière. La perspective genre est progressivement intégrée dans les projets du CIHEAM réalisés sur le terrain et dans les activités de recherche.
Parce que l'équité et la justice sont une condition de la paix, parce que l'autonomisation des femmes est la clé d'un développement plus vert et durable et parce que chaque fille et chaque femme mérite que ses vœux soient exaucés, le CIHEAM continuera à soutenir leurs droits.