Les défis climatiques rendent urgente une mobilisation des pays méditerranéens pour une gestion soutenable des eaux et des sols
Les 19/20/21 octobre derniers, le Groupe Interacadémique pour le Développement (GID) et le Centre International de Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM) ont organisé conjointement à l’Institut CIHEAM Bari (Italie) la neuvième conférence Parmenides consacrée à “La gestion soutenable des bassins versants méditerranéens face aux défis des changements sociétaux et climatiques”. Elle a réuni une cinquantaine d’experts de haut-niveau venus de onze pays du pourtour méditerranéen.
Une gestion active, concertée et durable des bassins versants drainés par les cours d’eau qui se jettent dans cette mer très vulnérable qu’est la Méditerranée est plus que jamais indispensable au moment où se font déjà ressentir les effets des changements climatiques : élévation des températures, allongement des saisons sèches, augmentation de l’évapotranspiration, fréquence accrue des événements météorologiques extrêmes. Cette gestion doit prendre impérativement en compte le complexe eau-sol qui est indissociable. A l’évidence, il n’y a pas de bonne gestion de l’eau sans maîtrise des sols quelle qu’en soit l’affectation (agriculture, nature, urbanisme, loisirs…) et pas de protection et de mise en valeur des sols sans ressource en eau.
Des convergences fortes
Axés sur trois enjeux à savoir la sécurité alimentaire (offre/demande de l’eau, transitions agroécologiques et systèmes agro-pastoraux…), les vulnérabilités (qualité des eaux, risques de crues soudaines …) et la gouvernance (dialogue entre parties prenantes, planifications, enjeux juridiques, économiques et financiers…) les débats ont fait notamment ressortir l’importance d’une vision intégratrice au niveau du bassin versant, articulée avec des politiques et des projets adaptés aux territoires, conçus et conduits en concertation étroite avec les communautés locales.
L’accent a également été mis sur les investissements d’adaptation pour lesterritoires, la nécessaire mise en œuvre des plans d’atténuation et sur la mise en place d’institutions disposant et partageant des données scientifiques.
Une feuille de route à construire et une position commune pour le Forum mondial de l’eau (Dakar 2022)
Le GID qui réunit actuellement une trentaine d’Académies et instances nationales d’Europe et d’Afrique, et le CIHEAM, une organisation intergouvernementale dédiée à la coopération agricole, le développement rural et côtier durables en Méditerranée, ont décidé qu’un protocole d’accord serait élaboré entre les deux organismes pour transformer les recommandations du colloque en « feuille de route » et en programmation conjointe en particulier dans les domaines de la recherche-formation, de la production et du partage de connaissances à destination d’un large public et du renforcement de capacité des acteurs de terrain. A l’issue de leurs travaux, les participants ont formulé des recommandations qui seront portées au prochain Forum Mondial de l’Eau qui aura lieu à Dakar (Sénégal) en mars 2022 et qui a placé le développement rural comme priorité.